Qui a dit qu’avec l’âge, on ne peut plus apprendre de nouvelles choses? Une étude hollandaise, (« Memory aging and brain maintenance ») a démontré que cette idée reçue ne repose sur aucun fondement. Ils ont montré comment le cerveau humain était capable de s’adapter à toute situation nouvelle et cela, quel que soit son âge. Si cette recherche peut encourager tout un chacun à continuer à apprendre, elle peut surtout être une piste pour traiter des troubles neurologiques et développementaux.
Pour rappel, notre cerveau traite les informations grâce à un réseau très complexe de cellules nerveuses, les neurones. Ces cellules communiquent entre elles et s’activent mutuellement à travers des connexions spécifiques: les synapses. Lorsque nous sommes jeunes, notre cerveau est capable de former un grand nombre de nouvelles synapses, ce qui nous permet d’apprendre davantage. Ce réseau se stabilise à l’âge adulte, raison pour laquelle nous gardons pour acquis ce qui a été appris durant l’enfance: lire, écrire, rouler à vélo, etc.
Synapses pour trier les infos
Des chercheurs avaient montré qu’un cinquième de ces synapses ont pour rôle non pas de favoriser les interactions entre les neurones, mais de les inhiber. En effet, elles servent à « nettoyer » le réseau des informations inutiles que nous avons intérêt à oublier, pour fluidifier le trafic des infos utiles. Dans le cas de l’épilepsie, explique l’auteur, c’est ce qui se passe: le réseau est surchargé par manque de ces synapses inhibitrices. Il faut donc en disposer à un niveau suffisant. Celles-ci ont cependant tendance à disparaître en devenant adulte à moins que l’on continue d’acquérir de nouvelles connaissances; le réseau devient donc plus fluide, ce qui permet aux nouvelles connexions de se dérouler dans les meilleures conditions possibles. Et cela favorise donc l’apprentissage! Un conseil donc: continuez toujours à apprendre !
Activités mentales, sociales et physiques
Une autre étude, qui porte sur le vieillissement du cerveau et les pertes de mémoire enchaîne: elle prône l’engagement social, l’activité physique et mentale pour préserver le cerveau. Alors qu’auparavant, on cherchait à compenser des pertes cognitives qui étaient vues comme inévitables, aujourd’hui on cherche tout simplement à prévenir ces pertes. Et faire qu’elles surviennent le plus tard possible. C’est vrai, ces mesures ne sont pas un remède miracle pour que nous gardions tous un cerveau « jeune » car la génétique est aussi de la partie… Mais les choix de vie de même que les facteurs environnementaux sont aussi essentiels.
Pour résumer, voici nos conseils pour conserver la jeunesse (la plasticité cérébrale) de votre cerveau :
- Lire des livres, des revues, voir des films, écouter de la musique, développer sa fibre artistique, regarder des conférences… tous les supports culturels permettant de continuer à apprendre sont les bienvenus.
- Conserver une activité sociale : s’inscrire dans une association, voir ses amis, sa famille, sortir dans les lieux culturels…
- Prendre ou reprendre une activité sportive (modérée et progressive). Cet article peut vous aider à trouver la motivation nécessaire : Les motivations pour se (re)mettre au sport
- Si vous avez des problèmes auditifs, réalisez un bilan auditif et équipez-vous d’un appareil car la surdité progressive entraîne une sous stimulation cérébrale et accélère son vieillissement.
- Le jeu peut être un bon exercice pour le cerveau et la mémorisation, en particulier les jeux de société, mots croisés, mots fléchés, Sudoku… selon votre préférence.